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Atelier Contes 17 février 2019

Le Petit Chaperon... revisité par

Aurélie Jacquesson

Ma mère m’aime beaucoup, un peu trop peut-être, au point de me tricoter des horreurs, dont cette cape rouge dont elle a vu le tutoriel sur Youtube. Ça pique, je suis repérée à des kilomètres et tout le monde se moque de moi à l’école. Mais c’est sa manière à elle de m’aimer, comme le faisait déjà sa propre mère pour elle.
Ma grand-mère, je l’adore. D’ailleurs, je vais de ce pas lui apporter du pain de mie et de la margarine. Elle n’a pas pu aller au Franprix du coin car elle ne se sentait pas bien. Pour ce faire, affublée de mon horrible tricot rouge que j’enlève une fois ma mère hors de vue, je prends le tram, deux stations, et me voici chez mamie. Elle habite un grand immeuble en ville. L’une des plus hautes tour.
En bas de chez elle, je vois un chien. Un petit toutou de salon qui porte un imper rouge. Je compatis, ça nous fait un point commun. Saisie de pitié, je m’arrête pour le caresser.
Il me dit : « Où vas-tu comme ça ? »
Je lui explique que je vais chez ma grand-mère qui habite au sixième étage.
« J’ai une idée, me répond-il, je prends l’ascenseur, tu prends l’escalier et nous verrons qui arrive le premier ».
« D’accord ».
Ce chien me prend pour une imbécile. Mais comme il parle, et que c’est remarquable pour un chien de cette taille, je rentre dans son jeu.
Je compose le digicode que je connais par cœur, fait entrer le chien, lui appelle l’ascenseur et commence à monter les escaliers.
Je rigole intérieurement. Ce petit chien qui ne paye pas de mine a vraiment du toupet. C’est la première fois que je rencontre un animal doué de parole, comme dans les fables. La Fontaine n’était donc pas complètement fou, comme je l’ai toujours cru.
Arrivée sur le seuil, je tombe sur la porte entr’ouverte. Je la pousse délicatement et entre sans un bruit. Je suis curieuse de voir comment mamie a réagi à la venue de ce petit chien, qui parle, de surcroît. Le silence règne dans son grand appartement. Ça sent un peu le renfermé, comme chez toutes les grands-mères. Je continue à marcher discrètement dans le long couloir qui mène au salon. Je connais par cœur les endroits où ne pas poser le pied pour ne pas faire grincer le parquet.
Je ne sais pas pourquoi, mais je sens l’inquiétude monter en moi. Quelque chose me paraît inhabituel. Après tout, je ne connais pas ce chien. En plus de parler, peut-être a-t-il d’autres pouvoirs ? Peut-être est-il méchant ? Peut-être m’a-t-il trompée ? J’ai lu suffisamment de contes à l’école pour savoir qu’il ne faut faire confiance à personne. Mon cœur bat très fort dans ma poitrine, j’ai les mains moites. J’arrive au niveau de la porte vitrée qui sépare le couloir du salon et ce que je vois me saisit, me glace les sangs. J’étouffe un cri dans ma gorge. Au sol, sur le vieux tapis, les jambes de mamie, les pieds pointant vers la vieille suspension, son portable gisant inanimé, à côté d’elle. Mamie est tombée. Mamie a eu un malaise, ou pire, le chien l’a agressée ! Vite. Je dois agir. Jusque là pétrifiée par la peur, je cours jusqu’au téléphone fixe et compose le numéro des secours, que je connais par cœur aussi. Vite, vite, répondez ! Mamie est en danger. Je compte les sonneries, impatiente. Le temps que la communication s’établisse, j’entends un petit bruit humide et des sons étouffés qui viennent du salon et très vite le rire aux éclats de mamie me parvient, ce rire que je connais bien et que j’imite parfois pour l’amuser. Je lâche le téléphone, retourne sur les lieux et tombe sur une joyeuse scène : mamie, allongée sur le dos, joue avec le petit chien qui lui lèche le visage et jappe de contentement.
Depuis, elle l’a adopté et l’a surnommé « Loup ». Personne ne l’a jamais réclamé malgré toutes les annonces qu’elle a posté sur le « pet alert » de Facebook. Il a du être abandonné.
Quant à moi, je me suis remise de mes émotions. Quand j’y pense, je m’étonne d’avoir paniqué ainsi, sans raison. Je porte toujours ma cape rouge, qui finalement me tient bien chaud et qui m’a valu le surnom de « petit chaperon rouge ». Mamie reste mamie, « mère-grand », c’est trop ringard !

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Le Petit chaperon rouge... revisité par

Amandine

 

Il était une fois… Non, il était deux fois… une petite fille qu’on appelait « Le petit chaperon rouge ». Ce petit chaperon rouge adorait non jouer à la poupée – mais aux jeux vidéo comme Mario Kart.

Alors qu’elle jouait à Mario Kart, sa mère faisait cuire des crêpes au Nutella – sans petit pot de beurre c’est démodé – et allait envoyer le Petit Chaperon rouge chez sa mère-grand pour lui porter vous savez quoi.

Le Petit Chaperon rouge quitta ses jeux vidéo pour aller emmener le panier – à roulettes bien-sûr- chez sa comment on dit déjà ah oui – sa grand-mère-grand.

Elle se mit en route avec ses patins à roulettes et son GPS. Ça été plus vite que prévu car il n’y avait pas de loup. Bon, dommage, l’histoire se finit là !!!

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