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"Les Noctambules" Edward_Hopper 1942

Textes faits en atelier

Atelier "la nuit" 5 novembre 2017

AMBIANCE NOCTURNE

Par Joël

Bientôt la fermeture.
Il ne reste plus que trois clients dans le bar où règne un silence profond juste rompu par le bruit des verres lavés par le barman. Au bout du bar, un homme seul qui n'en est plus à la première bière de la soirée. Il a eu une mauvaise journée qu'il essaie d'oublier dans l'alcool. « Décidément, détective privé, ce n'est pas une sinécure » pense Philip Marlowe.
 En face de lui, il y a un couple perdu dans leurs pensées. Dans sa robe rouge, la jeune femme se tient à côté de son amant du moment. Ils semblent n'avoir plus rien à se dire, aucun rêve à partager. Le barman les observe. Il va bientôt annoncer à ses clients la fermeture.

D'après Noctambules d'Edward Hopper



Nouveaux personnages: le Soleil, le roi de Baton et le valet de Baton

Le barman allait annoncer la fermeture quand trois personnes entrèrent: un homme richement habillé de fanfreluches avec une couronne sur la tête, un second qui était manifestement son valet et un troisième qui portait une sorte de soutane avec dans le dos, un visage entouré de flammes. Leur entrée sortit le couple de sa torpeur, surpris par les accoutrements des nouveaux venus.
L'homme couronné commanda deux whiskys et un verre d'eau pour son serviteur. En maugréant, le barman prit la commande.
L'homme en soutane montra Marlowe.
-Voici l'homme que vous cherchez, un des meilleurs détectives privés de Los Angeles.
Puis se tournant  vers Marlowe:
-Je savais que je te trouverais ici.
-Que me veux-tu Bob, ou plutôt devrais-je dire Aménophis depuis que tu es devenu prêtre de je-ne-sais-plus-quel-culte-rendu-au-Soleil après avoir abandonné femme et enfants?
-Allons, allons, Monsieur Marlowe, intervint l'homme couronné. J'aurais un travail à vous proposer mais permettez-moi d'abord de me présenter. Je suis Wandelin Ier, roi de Baton. Depuis que je suis arrivé à Los Angeles, je me sens menacé. On a cambriolé ma chambre à l'hôtel. J'aimerais que vous assuriez ma protection.
-Ma foi, je n'ai pas beaucoup de travail prévu dans les jours qui viennent. Aussi, je suis disponible pour enquêter sur ceux qui vous menacent mais je ne suis pas garde du corps.
-Pas de soucis, répondit Wandelin.
-Dans ce cas, passez à mon bureau demain matin parce que ce soir, je suis fatigué et vous m’expliquerez toute votre affaire.
Sur ce, il tendit une carte de visite, termina sa bière et quitta le bar.
-Vous êtes sûr demanda Wandelin à Bob?
-Oui, cela fait une vingtaine d'années que je le connais et malgré ses airs parfois un peu bourru, c'est un excellent détective privé. Il saura retrouver ceux qui vous menacent. Et si maintenant, on laissait le barman fermer?
Ils quittèrent le bar rapidement suivi par le couple d'amants et le rideau en fer fut tiré.

D'après Les phases de la Lune de Delvaux

par Antoine

Cinq scientifiques de renommée mondiale s’affairaient autour d’une jeune patiente qui attendait docilement l’ordre de se rhabiller.

Depuis les découvertes de Charcot, qui avaient démontré que la suggestion hypnotique avait une influence directe sur la maladie hystérique, de nombreuses expériences inédites avaient vu le jour.

Ce soir-là, les hommes de science tentaient d’identifier une éventuelle influence de la Lune sur l’état nerveux de la malade. Les résultats spectaculaires des examens semblaient d’ailleurs confirmer cette hypothèse.

Aussi, la stupéfaction et l’incrédulité régnaient chez les docteurs, les uns avançant les explications métaphysiques les plus nébuleuses, tandis que d’autres défendaient des positions plus rationnelles avec des mécanismes naturels que la science ne pouvait pas encore expliquer.

Cette cacophonie nocturne laissait notre patiente silencieuse et dans le dénuement le plus total.

Elle jeta un regard perdu par la porte entrouverte. A l’extérieur, les étoiles brillaient de mille feux, comme autant de repères qui aidaient autrefois les hommes à retrouver leur chemin en toute situation. Elles n’étaient malheureusement d’aucun secours quant à l’élucidation de ses états d’âme énigmatiques.

Néanmoins, les médecins refusaient de s’avouer impuissants devant cette étrange maladie. L’un d’eux déclara même : « plutôt mourir que faillir ! ».

Delvaux, les phases de la lune, 1941

"Ciel étoilé au-dessus du Rhône" Van Gogh 1888

Claude Joseph Vernet, Clair de lune dans les environs de Citta Nuova, Illyrie 1761

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