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Atelier créatures imaginaires

20 janvier 2019

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Un compagnon imaginaire chez soi
Le taureau ailé

par Pascale

Emile, Milou pour les intimes, pèse 2 tonnes, que du muscle et deux ailes d'aigle royal, quatre pattes - quand même - et têtu comme une mule.
Il est fier, impressionnant par son souffle, ses cornes énormes.

Il est arrivé un jour de vent et, de sa grosse tête, a ouvert ma porte sans demander la permission. Au début, je lui ai dit « quand même, vous exagérez, vous rentrez comme cela chez moi, sans prendre rendez-vous par téléphone ou par SMS ou par mail ».
Il m'a regardée, sûr de lui. Je l'ai fixé au moins deux longues minutes, il a fini par baisser les yeux ; ses cils étaient longs et soyeux, j'ai senti de la douceur dans ses grands yeux.
Alors, il est resté immobile.
Et bien, rentre maintenant, mais fais attention aux objets et tableaux accrochés au mur lui ai-je dit un peu sèchement. Tu veux boire quelque chose ?
Oui, j'ai l'habitude de boire du lait de riz sans sucre
Chaud ou froid ?
Chaud, s'il te plaît
Je vois qu'il y met les formes, il est poli finalement, ce gros taureau.

Bon, on discute, on apprend à se connaître, autour d'un verre de lait de riz pour lui et pour moi, d'une bonne tisane.
Il est arrivé en France il y a quelques années, il a du vite apprendre le français pour passer un peu inaperçu dans certains milieux mondains.
Oui, il parle bien, presque sans accent, il articule bien.

Je lui ai dit
qu'on allait faire « moite-moite » et qu'il devait respecter mon espace vital comme je respecterais le sien.
OK, je rentrerai mes ailes pour ne pas toucher au tableau de Jérôme Bosch de l'entrée. Et quand tu voudras, j'irai te faire les courses à Super U, à tir d'ailes ça n'est pas loin.
Autre détail Émile, ne souffle pas trop fort la nuit à cause des voisins, les murs ne sont pas très épais. Voici ta chambre, tu pourras utiliser la banquette ou le fauteuil.

Sa compagnie finalement me plaît, il est plein de ressources, me raconte des histoires d'ailleurs et de nulle part.
Au bout de quelques temps, j'ai mis sur la boîte aux lettres : « Pascale et Emile ».

 


 

Les limaces

 

Par Aurélie Jacquesson

Ce qui rampe me dégoûte et m’effraie. Les limaces, parfois tigrées, brunes ou orangées, ne devraient pas exister. Parfois, je me mets à imaginer la masse que formeraient toutes les limaces de la terre réunies, ce marécage gluant et glaireux, poisseux et glauque qui m’attirerait malgré moi. Toute cette nudité visqueuse, dégueulasse, contre ma peau.
Les limaces ne sont pas dangereuses et j’imagine que si elles sont sur terre, c’est pour une bonne raison. Elles ne sont ni rapides, ni agressives. Et pourtant.
La première fois que j’en ai eu peur remonte à longtemps. Je m’en souviens très bien. C’était l’automne, la saison qu’elles préfèrent et que je déteste. Je me baladais en forêt avec ma mère et mon frère. C’était un triste jour, une putain d’époque même, car mon père venait de mourir. Le froid mordait et les cœurs plein de chagrin pesaient.
Au bout de quelques pas, une constellation de taches oranges se détacha vivement du vert grisâtre du bois. Partout, plein l’humus, se vautrant dans la mousse et les feuilles mortes, se repaissant d’humidité et de moisissure. Les limaces.
J’ai suffoqué. C’était trop pour la jeune fille que j’étais. J’ai fermé les yeux et pensé très fort à tout autre chose. Il fallait m’extraire.
J’ai pensé au soleil, aux jaunes journées de l’enfance, à la douceur du chat dormant en rond sur la terre tiède. J’ai quitté ce marécage infâme peuplé de ces créatures immobiles. J’ai fermé les yeux jusqu’à ce que la nuit tombe brutalement, comme elle le fait parfois à l’automne.
Ensuite, nous avons rebroussé chemin. Les limaces avaient disparu, vaincues par mes souvenirs de chaleur et mes impressions d’été. La clarté contre l’obscurité, la beauté face à l’immonde.
Nous sommes finalement rentrés à la maison. Mon frère et ma mère n’en ont jamais rien su.

Le Lapin cerf.png

Le lapin-cerf

par Amandine

Nom : lapincerf

Description : lapin avec des bois de cerf et des ailes de papillon.

Petit nom : lapinou

Son mode de vie : Il adore jouer à la baballe volante (il faut en utiliser une à chaque fois car il l’attrape avec ses bois, il plante ses bois dans la balle et la rapporte…).

Pour son alimentation c’est très simple : donnez-lui un mélange de pollen et de champignons - frais bien sûr – avec des carottes.

Il est aussi très pratique pour aller à l’école. Vous n’avez qu’à monter sur son dos. Mais vous pouvez aussi embêter la voisine en lui piquant ses carottes et aussi, à l’automne, s’il y a des feuilles dans votre jardin, vous pouvez vous en servir de râteau à feuilles !

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