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Passez-moi l'Expression !
Atelier Décor et description 10 juillet 2022
Entrée à la Marge
La place avait été refaite au goût du jour mélangeant le minéral du pavage, des bancs disséminés et des bordures d'allées à la végétation naissante : arbustes et fleurs rangés dans des bacs.
Sur un côté du lieu, une boutique à la peinture délavée arbore une enseigne d'auto-école ; son fronton portait l'inscription manuscrite : La Marge, librairie participative.
J'hésitais. J'étais inscrite et il me restait trois marches avant de franchir le seuil. J'entrais fuyant la chaleur extérieure de cette première moitié du mois de juillet et ce soleil tapant les têtes dénudées étourdiment comme la mienne. Poussée par ces feux je me retrouvais dans une pièce peu profonde munie d'un bar sur la gauche et des rangées de livres artisanaux contre les murs. Je me demandais bien ce que j'étais venue faire là.
Des bruits confus venaient de la salle voisine, j'y pénétrais. Une demi-douzaine de personnes installaient des tables à côtés d'autres au centre de la pièce, puis elles furent garnies d'autant de chaises que de gens présents.
Tous s'affairaient dans un dessein qu'ils avaient en commun, munis de bouteilles d'eau, de feuilles de papier, de cahier et de stylos.
Je les regardais avec stupeur.
-
C'est ici l'atelier d'écriture ?
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Oui, me fut-il répondu, par une femme dos à un grand miroir qui l'écrasait de toute sa hauteur.
Yeux et bouche ronds, j'attrapais une chaise et m'assis pourtant une porte en vis-à-vis de l'entrée qui débouchait certainement sur un jardin verdoyant, une échappée.
par Anne Ferrette
Description de la Marge
J'ai reçu une lettre très énigmatique. Une seule phrase au milieu d’une page : Tu trouveras, à la Marge, les réponses à tes questions. 7 rue de Frémur, Angers. Me voilà donc devant cette porte en bois. Je suis passée des dizaines de fois dans cette rue. Je n’ai jamais vu ce local. Depuis quand est-il ici ? Je franchis la porte et entendit une cloche raisonner puis son écho traversant une pièce sombre. Je franchis les marches puis la porte, emportée par ce son de cloche aigu qui guida mes pas jusqu’au fond du local. Le sol craquait, une odeur de peinture fraîche chatouillait mes narines. Mes yeux ne surent où se poser. Je distinguais des affiches de films qui se superposaient des murs au plafond. Des citations aux murs semblaient vouloir me dire quelque chose. Soudain, une lumière pénétra le milieu de la pièce et illumina une table que je n’avais jusque-là pas aperçue. Deux hommes et deux femmes autour de cette table me fixèrent.
par Adeline